Entre deux eaux
Combien de temps cela fait-il désormais ? Je crois qu'il faut compter en semaines ; j'échappe encore au décompte en mois...
Je semble vivre dans un monde parallèle - submergée d'un côté par le quotidien, incapable de faire tout ce que j'ai inscrit sur mes petites listes, ma tête fourmille pourtant d'envies et de désirs que je sais ne pas avoir l'énergie de réaliser. Peu m'importe : ce n'est pas (encore) ce que je recherche.
J'ai envie de beau, de doux, de clair, de calme, d'épuré.
Je délaisse la partie "gourmandises" de mon aggrégateur de blogs, je m'aperçois que je fréquente en revanche avec assiduité la partie "travaux d'aiguilles" que j'avais quelque peu négligée. Je ne lis plus certains blogs auxquels je reste pourtant encore abonnée, j'en redécouvre d'autres, autrefois visités de temps en temps et depuis oubliés, ou leurs successeurs, j'en admire le minimalisme élégant. Mes petites listes s'allongent d'une envie de remise à plat de celui-ci...
Je néglige mon carnet de comptes, consciente pourtant que le mois sera difficile. Cela ne m'empêche pas de m'offrir certains plaisirs, trop longtemps remis à plus tard, parce que d'autres dépenses me paraissaient plus justifiées. Il faudra puiser dans le bas de laine pour faire face à ces dépenses "inconsidérées" ?? Eh bien on puisera. Une fois n'est pas coutume. Mon petit doigt me dit qu'en ce début d'année, si je n'ai qu'une résolution à prendre, ce serait judicieux que ce soit de penser un peu plus à moi, de prendre un peu plus soin de moi. Et de m'y tenir, cette fois...
Je replonge dans le passé en commandant les tirages des photos de la première année de l'Acrobate. L'occasion de pester après la qualité médiocre des dernières photos, prises avec l'iPhone, pourtant si pratique car toujours accroché à la ceinture de l'Amoureux ; l'occasion, aussi, de comparer celles que j'avais prises avec mon APN compact, pourtant de bonne facture, avec celles que nous a laissé un ami de passage en décembre, propriétaire d'un beau reflex Nikon... Le verdict est sans appel. Ma trésorerie défaillante ne me permettra pourtant pas cette folie si tentante...
Mon travail, pourtant varié et riche, me pèse. J'ai des envies de cocooning, des envies de siestes et de grasses matinées, des envies de calme. Des envies de tête-à-tête avec mes poilus, des envies de tête-à-tête avec mes pelotes et mes coupons, avec un bon livre ou même avec une lubie soudaine de ménage. Des envies de pouvoir prendre le temps, tout simplement, sans prêter attention aux aiguilles qui tournent, aux contraintes sociales et familiales, au temps qu'il fait dehors ou à l'humeur du capitaine.
Des envies, aussi, de pouvoir céder à mes envies, là encore sans crainte du regard des autres, du caractère urgent ou essentiel de chaque achat, du niveau de mon compte en banque. Des envies de renouveau, de moins, peut-être, mais de beau.
On me dirait que ça sent la compensation, que je ne serais pas plus étonnée que cela. Reste à déterminer l'origine de ce besoin de compensation, et le moyen d'y mettre un terme...
(Et pas de photo parce que je n'en ai aucune en stock qui corresponde à l'humeur de ce billet, pas parmi celles que j'ai prises en tout cas.)