Gris de pluie
Une journée qui ne veut pas.
Une nuit presque complète pour l'Acrobate (22h30-5h00, moi j'appelle ça "presque complète". Et j'en redemande. Genre, cette nuit, ça ferait du bien...), gâchée par mon incapacité à me rendormir après la tétée.
Des clés de voiture perdues, avec un porte-clé de la marque, qui devrait donc permettre une identification relativement aisée du véhicule à la personne qui les a trouvées et ne les a pas déposées à la Mairie, à proximité de laquelle j'ai pourtant dû les laisser tomber. Enfin, ce soir à 20h30, la voiture était toujours là, il y a donc de l'espoir...
Un coup de fil, une voix un peu trop cassée. L'annonce du décès de celui qui était, officiellement, le mari de ma grand-tante, celui qui avait l'âge d'être mon oncle, celui qui a été mon "deuxième faux grand-père" (il en fallait bien deux faux pour remplacer le vrai, démissionnaire, non ?), emporté par un cancer de la moelle osseuse. Je savais depuis deux jours que la fin était proche, puisqu'il ne réagissait plus depuis février déjà au traitement ; je me raisonnais depuis deux jours, en essayant de garder à l'esprit qu'il souffrait, et que mourir pouvait parfois être un soulagement. Ca n'a pas adouci la nouvelle pour autant.
Un autre coup de fil, dans lequel ne vibrait sans doute que l'impatience, et dans lequel je n'ai entendu que des reproches.
J'aimerais tant être moins sensible.
J'aimerais tant arrêter de pleurer.
J'aimerais tant être différente de celle que je suis. Et qui, pourtant, n'est pas si mal.
Et j'aimerais tant savoir véhiculer autre chose sur ce blog que du négatif.
Car, même si le jour est sûrement assez mal choisi pour essayer de vous en convaincre, la vie n'est pas qu'un long calvaire à mes yeux. Et, puisque j'ai encore entendu la remarque ce soir, non, l'Acrobate n'est pas un bébé difficile. Ce qui est difficile, c'est la fatigue, née de trop de nuits aux plages de sommeil trop courtes, bien que parfois nombreuses ; et, bien que mauvais dormeuse, je tolère extrêmement mal la fatigue. Ce qui est difficile, c'est cette ribambelle infinie de questions que je me pose, de remises en cause auxquelles je m'expose ; cette donne-là ne changera vraisemblablement pas, c'est mon caractère. Ce qui ne signifie pas que je le vive toujours bien.
Alors, oui, parfois, j'ai besoin de lâcher du lest - et c'est souvent ici que je viens le faire. Peut-être ai-je tort, puisque cela vous donne à voir de ma vie une version déformée, et puisque cela ne m'indiffère pas... Peut-être ai-je tort.
Ce soir, j'hésite à continuer à avoir tort.